bergerie cie les chants egares

Catherine Des Roches (1542-1587), écrivaine prolifique et reconnue de la seconde moitié du XVIe siècle, et que les modes et l’histoire ont injustement laissée dans l’oubli. Certains de ses textes ont récemment été exhumés par Anne Larsen aux éditions Droz, puis par Aurore Evain, Perry Gethner et Henriette Goldwyn dans le premier tome du Théâtre de femmes de l’Ancien Régime.
Catherine Des Roches est une autrice de Poitiers qui vécut et écrivit dans une grande complicité avec sa mère, Madeleine. Appréciée des cercles littéraires, elle composa des lettres, des poèmes, des chansons, des traductions, mais aussi des dialogues et des œuvres s’approchant du genre dramatique.
La préoccupation de l’autonomie des femmes est au cœur des œuvres et de sa vie, résolument célibataire pour pouvoir se consacrer à ses écrits. Elle mourut de la peste la même année que sa mère, laissant des textes d’une grande variété, mêlant virtuosité, humour et quête d’émancipation.

Bergerie est une pastorale écrite vers 1580, mettant en scène des berger.es épris.es d’amour et d’amitié. Catherine Des Roches profite de la légèreté du genre pour faire souffler un vent de liberté et d’émancipation dans l’esprit des personnages, dont chacun et chacune représente une facette du sentiment amoureux. De l’amour platonique à l’hédonisme libertaire, et des badineries à l’affirmation d’une sororité puissante, la pièce affirme aussi discrètement que profondément une envie de liberté des femmes, précieuse à son autrice.
Cette pastorale s’inspirera des codes de représentation de l’époque, en faisant résonner à nouveau la vivacité taquine de la langue de Catherine Des Roches. Ses alexandrins sont ciselés par la déclamation baroque, qui amplifie le dire, les gestes et les émotions pour rendre explicite la vie intérieure, bouillonnante des personnages. Une interaction avec le public directement permettra de le faire entrer directement au cœur de ce subtil divertissement amoureux. La guitare et le chant redonneront leur saveur aux chansons qui se font de plus en plus présentes au fil de la pièce.
Les spectateurs et les spectatrices seront transportés dans une parenthèse de fantaisie et de poésie, d’où émanerait une volonté d’égalité et de tendresse mutuelle, propres à nourrir le quotidien de tous et toutes.